Vase, Kürbis,

vers 1900

Influencé par le japonisme, Taxile Doat expérimente de nouvelles formes céramiques à partir des années 1880. Le grès japonais lui inspire un vase organique en forme de courge. Il reproduit minutieusement les fortes côtes et les verrues, forme le pédoncule en un court col à l’extrémité renflée et relie les détails naturalistes dans une glaçure coulante, luisante et cristalline. Il atteint rapidement la célébrité et est connu pour exécuter lui-même toutes les étapes de ses œuvres d’art. Il maîtrise le projet sur papier, l’alimentation complexe du four, les techniques de tournage comme de moulage, et expérimente avec succès des recettes d’argile et de vernis. Les peintures, lorsqu’elles existent, sont également de sa main. Taxile Doat a consigné ses savoirs dans un manuel qu’il publie en 1909 après sa nomination à la University City dans le Missouri. Il travaille à la manufacture nationale de Sèvres de 1877 à 1905. Il y produit d’élégants objets néoclassiques, qu’il décore à l’aide du procédé pâte-sur-pâte. Cette technique complexe exige toute une gamme décorative pour les reliefs miniatures, qui puisent dans le fonds mythologique en créant parfois un lien amusant avec la société contemporaine. Des conditions idéales pour Taxile Doat, doué d’un grand humour et regorgeant d’idées, qui devient rapidement un maître du « grand feu », c’est-à-dire de la cuisson à haute température de la porcelaine et du grès. (Sabine Flaschberger)